Découvrir notre ferme

Laissez-nous vous conter notre histoire

Tout commence en 1790, lorsque la première génération de la famille BRICAUD s’installe au lieu-dit La Carduchère.

M’ BRICAUD Émilien (Père) emménage en 1935 au 8, La Carduchère, actuelle Ferme de la Chesnaie, pour être à son tour paysan.
Leur fils Émilien (fils) se marie à Yvonne en 1954 et les rejoint sur l’exploitation familiale.
La rentabilité n’est pas au rendez-vous et en 1957 Émilien BRICAUD (Père) et sa femme Marie partent s’installer à Saint Etienne de Montluc, une commune proche, pour laisser la place à leur fils.
La ferme de la Chesnaie devient donc une entreprise individuelle.

Émilien BRICAUD (fils) souhaite développer son activité. Il investit donc dans son premier tracteur en 1959 et achète de nouvelles parcelles. L’exploitation compte alors environ 15 hectares de terre et une dizaine de vaches laitières.
C’est sa femme Yvonne qui est en charge de la traite des animaux.
En 1960, ils mécanisent leur activité et achètent une trayeuse deux pots.
En 1972, ils agrandissent le troupeau et construisent une nouvelle étable de 32 places.

Gérard BRICAUD, leur fils, obtient son brevet de technicien agricole en 1975 et souhaite lui aussi être paysan de métier.
En 1977, il se marie à Marie-Germaine, issue elle aussi du milieu agricole, mais qui cependant, travaille en tant que professeur.
En 1979, Gérard rejoint l’exploitation familiale et un GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) est créé.
C’est alors une ferme d’une superficie de 37 hectares où sont élevées 48 vaches laitières de race Prim’holstein.

Gérard et son père Émilien, autour des quadruplés nés de Justice et Imprévu, race Prim’Holstein

Le système de production est à l’époque très classique : les animaux sont nourris au foin, choux, céréales, maïs, soja et la quantité de lait produit est d’environ 250 000 litres par an.
C’est aussi l’époque des cultures intensives : les mots d’ordre sont productivité et rendement.
En Europe, les quantités de lait produites deviennent trop importantes par rapport à la demande. Pour éviter l’effondrement du marché et que le prix du litre de lait ne chute, L’Union Européenne instaure, en 1984, des quotas laitiers.
Pour le GAEC de la Chesnaie, ils sont fixés à 232 000 litres de lait par an pour 50 hectares de terre.
Les revenus sont donc insuffisants pour faire vivre les deux ménages installés à la ferme.
Plusieurs solutions sont mises en place :
– agrandissements des cultures dédiées à la vente (pois, tournesol, céréales..)
– élevage de taurillons (jeune bovin mâle) laitiers de race Prim’holstein
L’intensification se fait au détriment de la qualité des sols et sous-sols ; L’utilisation de produits phytosanitaires (engrais, pesticides,..) est systématique.
Mais cela à un coût énorme !

En 1986 le GAEC se modernise et un salle de traite est construite.
Émilien et sa femme Yvonne prennent leurs retraites en 1990. Gérard et Marie-Germaine, qui travaille à présent sur la ferme, continuent seuls l’aventure.
De graves difficultés financières surviennent de nouveau.

Une réflexion sur leur métier d’agriculteur, est menée : Comment vivre décemment de son travail ?
Le système de production ne leur convient plus. Il y a trop de charges liées aux produits phytosanitaires et seule la laiterie, qui achète leur lait, décide du prix !

A partir de 1993, de grands changements s’amorcent :
– les cultures dédiées à la vente et l’élevage de taurillons sont abandonnés
– la surface de culture de maïs passe de 20 hectares à seulement 6 hectares (plantes particulièrement énergivores)
– Mise en place de prairies naturelles (sans ajout d’azote) et du « pâturage tournant » pour les vaches : cela consiste à faire pâturer les animaux au printemps pour manger les jeunes pousses riches en nutriment, puis l’herbe repousse de nouveau et est coupée pour en faire du foin, et repousse une troisième fois pour être encore pâturée par les vaches.
Beaucoup moins de parcelles sont cultivées, et l’utilisation d’engrais et de produits chimiques ne sont donc plus utiles.
Toutes ces décisions ne sont pas dans l’ère du temps et ne sont pas comprises par la société.
Gérard et Mare-Germaine s’appuient sur des rencontres avec d’autres agriculteurs pour échanger sur leurs techniques de production et faire évoluer leur idées et leurs métiers.
Leurs revenus s’améliorent enfin !

En 1996, ils agrandissent l’étable, aménage une fumière et un hangars à fourrages.
L’année suivante, ils choisissent de changer de race de vaches et intègrent des Montbéliardes à leur troupeau.
Ce sont des vaches plus rustiques, mieux adaptées aux pâturages, et qui produisent, certes moins de lait, mais de meilleur qualité !


Tous ces changements et ces remises en question ont conduit Gérard et Marie-Germaine à se tourner naturellement vers l’agriculture biologique.
La reconversion a débuté en 1998 et la certification officielle a été attribuée en 2000.
C’est une nouvelle impulsion pour le couple.

Il reste cependant une chose à régler : Comment décider de son propre prix du litre de lait ?
En travaillant directement pour le consommateur, c’est la vente directe !

En 2004, après avoir passé une semaine à visiter des fermes en Normandie, ils décident d’acheter un caisson pour commencer à transformer une partie du lait de leurs vaches (environ 100 000 litres).
Ils débutent en fabriquant de la crème et du beurre avec du matériel acheté d’occasion.
En octobre, Gérard commercialise ses produits, pour la première fois au marché de Chateaubriand : total des ventes, 20€ !
Ils font appel aux banques pour développer leur activité mais les prêts sont refusés : personne ne veut croire à leur projet de vente directe.
L’autofinancement des investissements pour la fromagerie s’impose. Ils se professionnalisent également grâce à de courtes formations.

En 2006, une banque accorde finalement sa confiance et leur permet d’acheter une nouvelle baratte. C’est aussi l’année où ils diversifient leur gamme de produits en fabricant de la tomme.
Leur fils Mathieu les rejoint sur l’exploitation et le GAEC s’agrandit. Quelques terres voisines sont rachetées portant la surface à 95 hectares et le cheptel compte environ 70 vaches laitières.
Deux ans plus tard, c’est le rachat d’un corps de ferme et de 10 hectares qui permettront l’élevage des génisses (jeune bovin femelle) dans de meilleures conditions.
Les circuits de distributions se diversifient : en marché, en AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et également en restauration collective locale. La quantité de lait transformé augmente également.
Leur fils Gwenaël les rejoint en 2010 ; la fromagerie est agrandie et la gamme s’étoffe en proposant des yaourts et fromage blanc.

L’activité est croissante et pérenne. Ils accueillent donc une nouvelle associée en 2015, Carine, et 15 hectares de terre font l’objet d’un nouveau bail.
Carine apporte son savoir-faire en fromagerie et propose de nouveau produits comme les desserts lactés. La quantité de lait transformé est alors de 250 000 litres par an.

Gérard prend sa retraite en janvier 2017 et laisse sa place à un nouvel associé : Baptiste.
En 2019, c’est au tour de Marie-Germaine de céder sa place à Axel.
Le GAEC est aujourd’hui composé de 5 associés !

Propos recueillis auprès de Gérard BRICAUD

Nos projet à venir :

A partir de 2019, la ferme se refait une beauté !
Les espaces de travail ne sont plus adaptés à notre activité, et les bâtiments qui accueillent nos animaux sont à présent vétustes.

Nous avons donc pour projet la construction :
– d’une nouvelle étable qui sera mieux aérée, plus lumineuse et plus fonctionnelle où nos vaches seront plus à leurs aises, avec la possibilité de sortir selon leurs envies en période hivernale.
– d’une nouvelle salle de traite plus grande pour le confort de nos animaux
– d’une nouvelle fromagerie, plus ergonome pour faciliter notre travail au quotidien.

Perspective des futurs bâtiments : étable, salle de traite, fromagerie et espace de vente à la ferme

Vous pourrez suivre l’avancement des travaux sur notre page Facebook : @FermeChenaie